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La vision donne le sens, motive et mobilise les ressources. La stratégie fournit le plan. La tactique se charge de l’exécution. Dans ce triptyque, tous les piliers se valent-ils ?

Finale du 4x100m 2014 Femmes, Zürich: Floria GUEI renverse la table et gagne la course, à la surprise générale. Cette course est une leçon, à plusieurs titres. Ce qui suit prendra du sens si vous investissez préalablement 58 secondes de votre temps 🙂 :  Finale du 4x100m 2014 Femmes

Au premier abord, l’évidence saute aux yeux : Ne jamais sous-estimer les ressources dont disposent les autres, et par extension ne jamais sous-estimer ses propres ressources; Mais allons un peu plus loin : Tout semble perdu, et en moins de 40 secondes Floria GUEI change la donne, contre tous les pronostics. Que peut-on en déduire ?

1 – IL FAUT LE CROIRE POUR LE VOIR

Pour nous, spectateurs, il faut le voir pour le croire, cet incroyable finish.
Mais pour Floria, le leader, il fallait le croire pour le voir: C’est bien parce que Floria croit a une victoire possible qu’elle mobilise toutes ses ressources, toute son énergie, et gagne. Contre tous les pronostics.

Ainsi, comment se motiver sans une vision qui donne un sens, une direction, une raison de d’avancer (La raison d’être : le nouveau graal des entreprises) ? La vision du leader est essentielle à la mobilisation et la motivation des collaborateurs. Entreprendre, porter un projet, est toujours difficile, car l’attendu du projet est par définition de provoquer des changements. L’argent, le salaire, ne sont des moteurs ni suffisamment puissants ni suffisamment durables pour porter des projets, lever des barrières et dépasser les obstacles auxquels ceux qui veulent changer la donne sont confrontés en permanence. Le seul moteur suffisamment puissant et résistant pour lever ces barrières et dépasser ces obstacles, c’est la passion, le sens qui est mis dans l’aventure entreprise. Seule la vision mobilise suffisamment puissamment et durablement les énergies nécessaires à l’exécution du changement. Vision et sens sont clés dans la mobilisation et la motivation des ressources.

2 – IL FAUT DOUTER POUR SURVIVRE

40 secondes avant la fin de la course, tout le monde est persuadé que la partie est finie pour Floria, et que les 3 premières places seront remportées pour les 3 meneuses. En 40 secondes Floria renverse la table: Ce qu’on croit n’est jamais certain. Le succès n’est jamais acquis.

Il me semble qu’il faut toujours tenter de distinguer ce que l’on croit de ce qu’on l’on sait. Douter est sain. Certes, douter est pénible, tant il est rassurant et reposant de ne pas douter, mais douter est souvent une condition de survie (à tel point que dans certains sports extrêmes les habitudes et les certitudes tuent, littéralement). Ne jamais considérer le succès comme acquis: Andy Groove, le mythique patron de Intel, développait dès lors cette théorie sur l’adaptation au changement: « seuls les paranoïaques survivent« .

3 – IL FAUT AGIR AUTANT QUE REFLECHIR

Quand on gagne en situation désespérée, il arrive souvent d’entendre dire que la chance nous a aidés… Est-ce vraiment le cas ?

Est-ce par hasard que Florai GUEI choisit un moment très précis pour lancer l’offensive qui la fera gagner ? Ou Floria identifie-t-elle ce moment par la mesure et l’estimation permanente de ses ressources, de la distance restante à couvrir, de sa vitesse, de la vitesse des autres, des ressources perçues des autres… avant de décider de lancer l’offensive au moment exact qui la fera gagner au centième de seconde? De la chance, ou de l’intelligence situationnelle ?

L’intelligence situationnelle et la tactique sont ainsi autant fondamentaux au succès que la réflexion et la planification. Stratégie et plans sont nécessaires au succès, mais ne le garantissent pas, et ne sont pas suffisants. L’intelligence situationnelle permet de s’adapter, de changer, de décider en fonctions des évènements externes et internes, de piloter et d’agir avec tactique. Ainsi sont les programmes et les projets : Stratégie, cible et programme sont fondamentaux, mais exécution de programme, gouvernance, comités de pilotage, et PMO sont tout autant indispensables au succès.

La vision donne le sens, motive et mobilise les ressources, la stratégie fournit le plan, et la tactique se charge de l’exécution. Dans ce triptyque, tous les piliers se valent-ils ?